Acteur, romancier, communicateur, animateur et conférencier, Bernard Assiniwi a fait connaître les cultures autochtones pendant plus de 40 ans. Je tiens à préciser que ce texte ne porte aucun jugement sur la qualité de son oeuvre.
Comme bien des QuébecoisEs, j'ai considéré Bernard Assiniwi comme le porte-parole légitime des Premières nations du Québec. C'est au hasard d'une conversation que j'ai entrepris d'explorer les racines généalogiques de Bernard Assiniwi. Et ce que j'ai découvert m'a renversée. Bernard Assiwini n'a aucun ancêtre autochtone. Il n'a jamais été reconnu par une communauté autochtone comme un des leurs.
Bernard Assiniwi est né Bernard Lapierre à Montréal, dans le quartier Rosemont, le 31 juillet 1935. Il est le dernier rejeton d'une fratrie de 12 enfants, issus des 2 mariages de son père, Léonidas Lapierre, un plâtrier natif de la paroisse du Sault-au-Recollet (une petite paroisse au nord-est de l'île de Montréal). Sa mère, une montréalaise, est née dans le faubourg Québec (aujourd'hui quartier Centre-Sud), est aussi Canadienne-française.
Il acquiert ses connaissances sur les modes de vie et les cultures autochtones grâce à ses fréquentions avec le «coureur des bois» Paul Provencher, les frères William et David Gidmark et surtout feu William Commanda, chef héréditaire de la communauté anishnabeg de Kitigan-Zibi (Maniwaki) qu'il rencontre au début des années 1970. C'est d'ailleurs dans la tradtion orale de ce dernier qu'il a puisé l'inspiration pour l'un de ses ouvrages les plus célèbres:
Sa demande de changement de nom pour Assiniwi est officialisée le 17 juillet 1971 (publication dans la Gazette officielle du Québec).
De son propre aveu, son auto-identification autochtone a causé un schisme dans sa fratrie. Trois de ses 11 frères et soeurs l'ont suivi.
Dans les années 1980, il s'installe en Outaouais où il poursuit sa carrière d'écrivain et il s'identifie comme «Algonquin», car il prétend que sa mère avait de lointaines origines algonquines. À partir de 1992, il occupe le poste de «chercheur en histoire autochtone» au Service canadien d’ethnologie du Musée canadien des civilisations de Hull jusqu’à son décès en 2000.
Dans les années 1990, il fonde son «Bureau de recherches internationales autochtones du Canada» (BRIAC), qui a pour mission d'aider ses clients à faire une demande de reconnaissance de statut autochtone. La révision de quelques arbres généalogiques qu'il a montés, confrontés aux documents officiels (actes de l'état civil, recensements, actes notariés, etc) révèle qu'il a souvent «inventé» des ascendances autochtones pour ses clients.
Le cas Bernard Assiniwi est l'exemple typique d'une auto-identification autochtone «réussie». La vérité, c'est qu'il n'était pas autochtone.
La généalogie complète de Bernard Lapierre-Assiniwi est ici.