vendredi 16 août 2013

Mythe 2 : la lignée des Hubert de la Petite Mission d’Yamachiche






(source : Histoire des peuples amérindiens, Tribus Algonquins, Région Mauricie, Village Wabmachis (Yamachiche), par l'Abbé J.-P. Létourneau)

L’abbé Létourneau prend avantage de la perte des registres de Lotbinière et Sainte-Croix (incendiés en partie par les troupes anglaises en 1759) pour établir une toute nouvelle ascendance à l’ancêtre des Hubert de la région de Yamachiche. Comment s’y prend-il ? Il trouve d’abord qu’il a existé 16 Jean-Baptiste Hubert et 3 Thérèse Portelance au XVIIIè siècle !
Puis, il détecte une erreur d’identification  pour le couple qui se marie le 23 janvier 1741 (PRDH, 1730-1759, Vol. 12, p. 413, référence de Létourneau). La paroisse n’est pas mentionnée, mais ce mariage a été célébré à Ste-Croix. Selon Létourneau, ce n’est pas le mariage entre Étienne Hubert et Catherine Gauthier qui aurait été célébré ce jour-là, mais bien celui entre Jean-Baptiste Hubert et Thérèse Portelance!


(familysearch.org, Québec, Ste-Croix, 1727-1786, image 153)

Létourneau consulte le dictionnaire de l’esclavage au Canada de Marcel Trudel, et choisit l’esclave Renard Jean-Baptiste, né vers 1707 et baptisé le 6 novembre 1715 à Détroit, adopté par Jacques Hubert dit Lacroix, comme époux Thérèse Portelance ! Or, le destin de ce Jean-Baptiste Renard, esclave, demeure inconnu.

Pourtant, une recherche dans la banque de données notariale Parchemin aurait clarifié l’ascendance des époux.

Un acte passé devant le notaire Pollet le 7 avril 1735, nous apprend qu’il est nommé tuteur de ses frères et sœurs mineurs, suite au décès de son père Simon Hubert. Un autre acte aussi passé devant le notaire Pollet le 10 octobre 1740, dans lequel il renonce à ses droits successifs sur ses biens, nous apprend que sa mère est Marie-Anne Lareau.

Le baptême de Jean Hubert, fils de Simon Hubert et Marie-Anne Lareau a été célébré le 29 janvier 1709 à Notre-Dame de Québec.


(familysearch.org, Québec, Notre-Dame de Québec,1691-1712 image 469)


Il est décédé le 26 juin 1789 à Champlain (archives civiles, fonds numérisé Drouin, ancestry.com) à l’âge de 82 ans.



mariage de Simon Hubert et Marie Anne Lareau, 2 janvier 1699
(familysearch.org, Québec, Notre-Dame de l’Assomption de L’Ancienne-Lorette, 1676-1789, image 36)

Loin d’être d’ascendance amérindienne, ses grands-parents sont tous deux français comme l’atteste leur acte de mariage, célébré à Notre-Dame de Québec le 4 novembre 1669. René Hubert est natif de Ste-Geneviève-des-Ardents de Paris et Françoise DeLaCroix est native de St-Maclou de Conflant-Ste-Honorine (Yvelines).



(familysearch.org, Québec, Notre-Dame de Québec, 1661-1679, image 457)


Quant à son épouse, un acte de vente de droits immobiliers passé devant Nicolas Duclos le 2 avril 1759 par Jean Hubert et Marie-Thérèse Portelance, son épouse, de la rivière Duchesne, paroisse de Lotbinière, Louis Portelance et Marie-Françoise Houde, son épouse, Joseph-Louis Houde et Marie-Agathe Portelance, son épouse et Isidore Portelance, leur frère et beau-frère, nous éclaire : ses parents sont Joseph Portelance et Jeanne Gautron.

Thérèse Portelance est baptisée le 26 décembre 1719 à St-Nicolas.


(familysearch.org, Québec, St-Nicolas, registre paroissial, 1696-1791 image 64)

Elle décède le 21 mai 1800 à Lotbinière.


(familysearch.org, Québec, St-Louis de Lotbinière, registre paroissial, 1787-1837, p. 23)

Leur fils Pierre Hubert est baptisé le 16 mars 1744 à l’Immaculée-Conception des Trois-Rivières.


(familysearch.org, Québec, Immaculée-Conception, Trois-Rivières, 1643-1749 image 649)

Il épouse Catherine-Françoise Grenier, fille de François Grenier et Josephte Gélinas, le 9 janvier 1769 à Yamachiche. Loin d’être une « Algonquine des Trois-Rivières », son ascendance est toute française.


(familysearch.org, Québec, Ste-Anne d’Yamachiche, 1728-1806 image 202)

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